Visiter le musée de la Grande Guerre à Meaux, l’histoire de la première guerre mondiale

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Si vous entrez dans la ville française de Meaux par le nord, vous verrez d’abord un grand monument : « La liberté éplorée », de l’artiste américain Frederick MacMonnies. Ce monument est un don des États-Unis d’Amérique pour commémorer les batailles de la Marne en 1914 et 1918. La proximité de cette statue et des sites historiques de la Première Guerre mondiale ont été les critères d’implantation du Musée de la Grande Guerre à Meaux, qui ouvre ses portes en 2011.

Le maire Jean-François Copé n’a pas hésité longtemps en 2004 lorsqu’a été mis en vente une collection de Jean-Pierre Verney composée de près de 50 000 objets historiques militaires. La ville de Meaux a finalement acquis la collection en 2005 et l’idée d’ouvrir un musée pour commémorer la Première Guerre mondiale a progressivement pris forme. Sous la direction de Marc Ferro, un conseil scientifique consultatif a été mis en place en 2007, dont les membres comprennent Jean-Jacques Becker, directeur du centre de recherche de l' »Historial de la Grande Guerre » à Péronne. L’année suivante, un concours d’architecture a été annoncé et remporté par Christophe Lab à Paris. L’achèvement de cet impressionnant bâtiment a été assez rapide, de sorte que le musée a pu être ouvert en présence du président Nicolas Sarkozy le 11 novembre 2011 – le jour de la signature de l’armistice en 1918 et donc une date hautement symbolique.

L’histoire commence en 1970

L’exposition du musée commence déjà à l’extérieur des murs du musée. En plus du monument susmentionné, un parvis avec un fond sonore spécialement créé pour le musée introduit le visiteur à l’ambiance de l’époque. Au bas de ce site se trouve une carte topographique de la Marne, qui donne une première orientation géographique. Sur le plan architectural, l’exposition se compose d’un axe principal, qui est structuré chronologiquement, et de deux allées latérales. Dans une salle située devant la scénographie actuelle, une vidéo projetée sur un grand écran ramène le visiteur à l’année 1870 à travers des images, de la musique et du texte. Cette année marque le début de l’histoire que le musée veut raconter.

De cette chambre noire, le visiteur entre dans une salle d’exposition où la préhistoire de la Première Guerre mondiale lui est expliquée au moyen d’un schéma à deux couleurs pour la classification historique : Les alliés en vert sont mis en contraste avec les puissances centrales en rouge. Les relations internationales et la mobilisation des différentes parties sont au nombre des sujets abordés. Lorsque le visiteur continue à se déplacer sous un bruit de fond, il fait passer des dizaines de poupées par un passage, qui – accompagnées de quelques chevaux – se mettent symboliquement en route pour la guerre.

Bien que de telles poupées puissent paraître ridicules, cette représentation reste assez réservée : les figures sont faites de cire blanche, elles ne sont pas maquillées ni rien de semblable. Ce qui est difficile, cependant, c’est que ce couloir est plutôt étroit et que la visite est un peu plus rapide, ce qui ne laisse peu de place à l’interprétation,

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Les plus grands objets de la première guerre mondiale

Dans la salle centrale de l’exposition, le visiteur est transporté dans le décor historique par la conception. Vous y trouverez les plus grands objets du musée, deux avions français, un char, des camions et un taxi. Au milieu, un champ de bataille est reconstitué. D’un côté, il y a une tranchée française, de l’autre une tranchée allemande et entre les deux le no man’s land. À gauche de cette pièce, cette approche se poursuit et le visiteur peut entrer dans une réplique de l’abri et du dortoir.

La zone la plus intéressante, cependant, se trouve à droite de la salle centrale. Le visiteur peut déterminer son propre itinéraire et choisir de découvrir ou non les différents services sur des thèmes choisis qui se trouvent ici. Des aspects de la technologie, de la mobilisation, de la tactique et de la stratégie sont présentés ainsi que la vie quotidienne des soldats et de ceux qui sont restés au pays. La souffrance et la mort des soldats ou de la captivité ne sont pas non plus ignorées.

Enfin, la mondialisation, les soldats coloniaux et les États-Unis d’Amérique, qui sont intervenus dans la guerre à partir de 1917, sont abordés. Le musée réussit ainsi à offrir une vue complète et multiple des événements de la guerre entre 1914 et 1918. Dans chaque salle, une forme de présentation différente a été choisie. Parmi celles-ci, une présentation innovante qui fonctionne avec des miroirs et de la lumière indirecte. Enfin, le chemin mène à un dernier espace dédié à la victoire des Alliés et à la commémoration des victimes. Une approche intéressante se trouve dans la zone de départ : celle-ci est bordée de questions et d’images qui visent à illustrer que l’impact de la Première Guerre mondiale a dépassé de loin celui de 1918.

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Une visite de l’histoire de la guerre sur tous les sens

La particularité de l’exposition permanente est qu’elle fait appel à différents sens, offrant ainsi à chacun un accès au sujet : En voyant, entendant, lisant et sentant, la réception de l’histoire est facilitée pour le visiteur du musée. En outre, les visiteurs ont la liberté de choisir les salles dans lesquelles ils veulent entrer et les sujets qu’ils veulent traiter plus en détail, car le musée est conçu de manière ouverte et permet différents parcours dans l’exposition. Il y a même une salle qui s’adresse principalement aux enfants, qui seront initiés à l’histoire par le jeu. Ce qui est particulier ici, c’est que cette salle n’est pas située séparément en dehors de la zone d’exposition, mais qu’elle est intégrée à l’exposition permanente.

Malgré ces aspects positifs, la critique est de mise : malheureusement, dans certaines zones d’exposition, trop d’objets sont présentés en même temps, de sorte que le visiteur est submergé par l’abondance offerte. Le fait que de nombreuses couleurs soient utilisées dans l’allée latérale de l’exposition a le même effet. Ce mélange hétéroclite sollicite l’œil ainsi que la capacité de concentration du visiteur.

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Les autres musées de France sur la Grande Guerre

Dans la presse, cependant, le musée est généralement perçu de manière positive. Seul le nord-est de la France suscite des inquiétudes. À Verdun, on craint une diminution du nombre de visiteurs, les classes de Paris, par exemple, préférant se rendre à Meaux plutôt que dans le lieu le plus symbolique de la Première Guerre mondiale. Une telle situation de concurrence semble construite si l’on considère que le « Musée de la Grande Guerre » de Meaux est plus susceptible de servir de « porte d’entrée » aux champs de bataille.

Le musée fournit un compte rendu complet de l’histoire de la Première Guerre mondiale, tandis que les musées de Péronne (« Historial der la Grande Guerre ») et de Verdun (« Memorial de Verdun ») mettent en lumière l’histoire des différentes batailles en fonction du lieu. Ainsi, les différents musées français de la Première Guerre mondiale semblent se compléter plutôt que de se concurrencer. C’est pourquoi une visite au « Musée de la Grande Guerre » à Meaux est vivement recommandée.

Site Web : https://www.museedelagrandeguerre.eu/

Contact : Musée de La Grande Guerre du Pays de Meaux, Rue Lazare Ponticelli 77100 Meaux France

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